Récit d'une journée d'enseignant
8 h - 9 h : Élèves en SEGPA
Sur 15 élèves, 4 avaient leurs cahiers. Aucun élève n'a répondu à l'interrogation orale que je leur faisais sur la séance précédente. J'ai donné 3 heures de colle à des élèves qui se levaient, dont un qui restait debout sur sa chaise. Une élève souffre de troubles psychiatriques importants, au point de s'arracher des morceaux de visage avec ses ongles. Les élèves bavardent toute l'heure et refusent de travailler sur l'activité en cours. Seuls 2 élèves ont noté le bilan de fin de cours.
9 h - 10 h : Élèves de 4e
Exactement le même topo, mais avec des élèves plus âgés. 2 téléphones portables ont été confisqués durant l'heure. Une altercation a éclaté au milieu du cours, liée à des histoires de points sur les réseaux sociaux. J'ai terminé le cours bien avant la fin de l'heure en leur demandant de noter le bilan, ce que la plupart n'ont pas fait.
10 h - 11 h : Élèves de 3e
Une séance a été préparée pour la révision du brevet. 2 AESH sont dans ma classe pour accompagner des élèves en grande difficulté. J'ai un élève ukrainien qui ne parle pas le français. 3 élèves n'ont pas le matériel, faute d'argent. 6 élèves suivis par les AESH ont un niveau évalué en CM2/6e. La plupart des élèves n'ont pas révisé le cours précédent. Nous avons passé une demi-heure à préparer le sujet de brevet. Le résultat est catastrophique, seulement 4 élèves ont obtenu la moyenne.
11 h - 12 h : Cours annulé
Le cours a été annulé car les élèves ont rencontré une Youtubeuse dans le cadre d'un projet culturel. Cela s'est passé alors que l'Éducation nationale est censée lutter contre les réseaux sociaux.
12 h - 12 h 45 : Pause déjeuner
Je n'ai que 45 minutes de pause pour préparer les TP de chimie, ranger le matériel de physique, et corriger quelques copies. Je prends tout de même 5 minutes pour avaler un morceau de sandwich.
12 h 45 - 13 h 30 : Conseil de classe SEGPA
La plupart des élèves ont refusé de chercher un stage. Parmi ceux qui en avaient un, 2 sont revenus au collège après avoir été exclus par leur tuteur de stage. La principale adjointe a refusé de mettre des avertissements, au prétexte que cela ne servirait à rien. L'évaluation par compétence a permis d'augmenter artificiellement toutes les moyennes des élèves et de commencer à valider le socle commun de compétences. Les collègues en SEGPA sont totalement dépités et ne savent plus quoi faire des élèves. Le Conseil de classe est devenu une simple discussion sans aide concrète pour les élèves. Vivement le mois de juin.
13 h 30 - 13 h 45 : Photocopies
Je prends 15 minutes pour faire 400 photocopies afin de préparer au mieux ma semaine.
14 h 15 - 15 h : Élèves de 5e
J'ai mes élèves de 5e, dont je suis le professeur principal. Je passe les 20 premières minutes de mon cours à régler un problème qu'ils ont eu en musique, car un élève a jeté un stylo dans le dos du professeur. Je finis quasiment par annuler ma séance pour leur faire copier le bilan.
15 h - 16 h : Évaluation de 4e
Ma classe de 4e est en évaluation. C'est une évaluation exigeante, car elle nécessite d'avoir révisé plusieurs fois les exercices réalisés en cours sur la masse volumique. Les élèves n'ont absolument rien appris, malgré des aides ajoutées au tableau. La moyenne de la classe est de 3,75.
16 h - 17 h : Réunion ESS ?
Je suis censé avoir terminé ma journée, mais je dois participer à la réunion ESS d'un élève qui a tenté de violer une de ses camarades sous l'escalier du bâtiment B. Face à l'importance des faits, une commission éducative sera tout de même réalisée.
17 h - 20 h : Conseils de classe
Je termine ma journée avec 2 conseils de classe qui n'ont servi qu'à discuter des problèmes familiaux des élèves. Aucune aide spécifique n'a été apportée aux élèves en difficulté. Je rentre chez moi à 20 h 45, épuisé physiquement, mentalement et psychologiquement. Je mange, je dors, pour recommencer ma journée du vendredi à 7 h.
Pourquoi je veux partir ?
📉 Un niveau scolaire en chute libre
Les programmes scolaires sont volontairement appauvris pour éviter d’exiger un réel effort des élèves. Résultat : on fabrique une génération incapable d’écrire correctement une phrase en français.
Depuis les années 1980, les réformes successives ont progressivement dilué les exigences académiques. On privilégie des approches ludiques et des méthodes pédagogiques dites « bienveillantes », visant à préserver l’estime de soi des élèves. Cependant, l’apprentissage repose sur l’effort, la rigueur et la discipline intellectuelle. En supprimant les dictées, en réduisant l’importance de la grammaire et en simplifiant les textes littéraires, on prive les élèves des outils nécessaires pour maîtriser la langue française.
Des penseurs comme Alain Finkielkraut et François-Xavier Bellamy dénoncent cette dérive idéologique, qui sous couvert d’égalité et d’inclusion, aboutit à une dévalorisation des savoirs fondamentaux. Cette logique, inscrite dans une dynamique néolibérale, vise à produire des individus dociles et peu critiques, parfaitement adaptés aux exigences du marché du travail, mais incapables de penser par eux-mêmes.
Les conséquences sont visibles dans les copies d’examen, où les fautes d’orthographe et de syntaxe se multiplient, même dans l’enseignement supérieur. Les enseignants, soumis à des directives ministérielles, hésitent à sanctionner sévèrement ces erreurs de peur de pénaliser les élèves ou de nuire à la réputation de leur établissement.
Par ailleurs, l’école est envahie par des discours idéologiques sur le "développement durable", la "citoyenneté", la "diversité de genre" et même des initiatives hyper-sexualisées, comme l'enseignement de la pose de préservatifs sur des concombres en 5e ou des discussions explicites sur la sodomie et la fellation avec des enfants à un âge inapproprié.
En définitive, cette crise de l’enseignement est avant tout une crise civilisationnelle. En renonçant à l’exigence et à l’effort, nous sacrifions l’intelligence et la culture au profit d’une médiocrité généralisée. Pour inverser cette tendance, il est nécessaire de rétablir des programmes ambitieux, de redonner aux enseignants l’autorité et les moyens d’enseigner correctement, et de revaloriser la maîtrise de la langue comme un objectif fondamental de l’éducation.
🌍 Propagande au lieu d’éducation
Les matières fondamentales sont reléguées au second plan au profit de messages idéologiques comme le "développement durable", la "citoyenneté" ou le "vivre-ensemble". Des penseurs tels qu'Alain Finkielkraut et François-Xavier Bellamy dénoncent cette dérive qui détourne l'école de sa mission première : transmettre des savoirs et former des esprits critiques.
On observe également des initiatives controversées, comme l’enseignement de la pose de préservatifs sur des concombres en classe de 5e ou des discussions explicites sur la sexualité, telles que la sodomie et la fellation, à un âge inapproprié. Ces pratiques troublent la construction psychologique des élèves et détournent l'attention des savoirs essentiels.
Il est essentiel de recentrer l'école sur la maîtrise des fondamentaux pour lutter contre l’illettrisme et l'échec scolaire.
💰 Aucune reconnaissance, un salaire indécent
Malgré plusieurs années d’études et une charge de travail conséquente, le salaire d’un enseignant demeure insuffisant. En outre, on exige continuellement un investissement personnel accru.
Pour contextualiser, j'ai obtenu un diplôme de master, suivi d'une spécialisation en physique théorique, ainsi qu'un mémoire professionnel. En comparant la situation des enseignants en France avec celle d'autres pays de l'OCDE, il est frappant de constater que, malgré un niveau d'études similaire, les rémunérations et les conditions de travail peuvent varier considérablement. Dans plusieurs pays, les enseignants bénéficient de salaires plus compétitifs et d'un soutien institutionnel plus fort, ce qui soulève des questions sur la valorisation de la profession dans notre système éducatif.
⏳ Une charge de travail démentielle
- 18 heures de cours devant les élèves.
- 10 heures de préparation de cours et corrections.
- 5 heures de réunions (conseils de classe, pédagogiques, disciplinaires...)
- 4 heures de dossiers administratifs inutiles (PAP, PPRE, PPS, GEVASCO, LSU...)
- 2 heures de gestion des parents mécontents.
- 2 heures de surveillance et remplacements improvisés.
- 3 heures à gérer des urgences (violences, harcèlement, élèves en détresse...)
Total : plus de 40 heures de travail par semaine pour un métier censé être "tranquille".
Objectif : 10 000€ pour ma reconversion
Mon projet de reconversion
L'Enseignement à Distance
Aider les élèves en difficulté grâce à une plateforme éducative innovante
Pourquoi cette reconversion ?
Le système scolaire traditionnel, bien qu'efficace pour de nombreux élèves, laisse beaucoup d'autres dans l'ombre. Les élèves ayant des besoins spécifiques, comme des difficultés d'apprentissage ou des troubles de l’attention, sont souvent négligés. Je souhaite donc créer une plateforme éducative à distance, qui offre un enseignement personnalisé et adapté à chaque élève.
Le projet en détail
Sur cette plateforme, je proposerai des cours à distance dans des matières clés comme les mathématiques, la langue française, les sciences, mais aussi du développement personnel et des conseils pour la gestion du stress scolaire. Les élèves bénéficieront d’une méthode pédagogique innovante, utilisant des systèmes d’apprentissage synthétiques et des outils numériques avancés.
Coûts estimés pour le projet
Voici un aperçu des coûts nécessaires pour lancer ce projet et garantir sa qualité :
- Développement de la plateforme : Conception du site et hébergement (5 000 - 10 000 €)
- Outils pédagogiques : Licences pour les outils de création de contenu (1 000 - 2 000 € par an)
- Création de contenu pédagogique : Conception de cours vidéo, quiz et exercices interactifs (5 000 €)
- Publicité et marketing : Campagnes publicitaires pour attirer les élèves (1 000 € pour les premiers mois)
Monétisation de la plateforme
Afin de rendre ce projet viable, je proposerai des abonnements mensuels pour les élèves souhaitant suivre des cours réguliers :
- Cours hebdomadaires en ligne : 100 € par mois
- Suivi personnalisé et coaching : 150 € par mois
- Packs révisions intensives : 200 € pour 4 semaines de soutien personnalisé
Pourquoi investir dans ce projet ?
Investir dans ce projet, c’est soutenir une approche éducative novatrice, qui répond aux défis réels des élèves souvent laissés de côté par le système traditionnel. Vous contribuerez à offrir à ces élèves une chance réelle de réussir et de se réconcilier avec l’école.
Conclusion
Pour concrétiser ce projet, j’ai besoin de votre soutien. Les fonds nécessaires pour la création de la plateforme et son lancement sont estimés à environ 15 000 à 20 000 €, afin de couvrir les frais de développement, les outils pédagogiques et les coûts marketing.
Merci de votre soutien !
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